Le cycle d’Hudson, ou les 4 saisons d’un projet d’écriture

Je discutais dernièrement avec un coaché en accompagnement littéraire, qui me disait que sa motivation par rapport à son projet d’écriture variait. Cela m’a fait penser au cycle de Hudson qui décrit les 4 phases de vie de tout projet (que ce soit un projet d’envergure, comme un projet de livre, un projet d’affaires, mais aussi un plus petit projet).

Pour vous expliquer ce concept, je vais me référer à l’article de Maxence Walbrou (Bloculus) qui compare le cycle d’Hudson au cycle des 4 saisons de l’année. Je vais donc vous citer les 4 étapes. Ensuite, nous verrons comment mettre en relation ce cycle avec notre projet d’écriture. Enfin, nous parlerons des effets des 4 phases sur notre motivation.

1. Quelles sont les 4 étapes ?

  • Le démarrage du projet, c’est l’été : c’est plaisant, attirant, stimulant et la motivation et le plaisir sont à leur comble. Tout se passe comme prévu, et vous avez de l’énergie.
  • Après un moment, vous avez fait le tour de votre projet, vous vivez de la frustration, voire de l’agacement. L’enthousiasme se transforme, des difficultés surviennent et cela ne se passe pas comme planifié. Alors, les doutes embarquent votre niveau d’énergie diminue. C’est l’automne.
  • Ensuite, vient l’hiver, vous vous sentez triste, presque démotivé ou démotivée. Vous êtes sur la pente descendante. Si nous ne prenez une action ici, nous ne mettez rien en place, vous allez perdre toute votre énergie, votre engagement.
  • Enfin, « (…) un déclic se crée et occasionne chez vous un renouveau de motivation… », c’est le printemps.

En image :

4 saisons d'un projet
Bloculus
4 saisons (Source : https://bloculus.com/cycle-de-hudson/)

2. Comment se servir du cycle de Hudson au cours de notre processus de création littéraire?

C’est bien beau la théorie, vous me direz, mais concrètement, comment peut-on se servir du cycle d’Hudson au quotidien et l’appliquer autant dans notre vie personnelle, professionnelle, voire lorsque nous sommes en train d’écrire un livre ?

Voici ma recommandation :

Au cours de votre processus d’écriture, prenez un petit moment d’introspection de temps en temps pour vous questionner :

Dans quelle phase suis-je ? Quelles émotions je vis en lien avec cela ?

  • Si vous êtes dans l’automne et souhaitez revenir à l’été, questionnez-vous sur les petits aménagements vous permettraient d’améliorer votre situation ?
  • Si vous êtes dans l’hiver, vous avez deux choix :
  1. Ne rien faire, en espérant qu’un changement survienne tout seul et vous risquez d’abandonner.
  2. Vous vous remettez en question (quels changements profonds devrais-je faire pour mieux avancer ?) et pouvez avoir recours au cycle de gestion stratégique : vous révisez la vision de votre livre, vous analysez vos résultats, et vous vous refaites un nouveau plan de match, et ainsi de suite. Dans ce cas, vous passez de l’hiver au printemps. Ensuite, le cycle redémarre, c’est l’été à nouveau, vous retrouvez de la motivation. Vous expérimentez de nouvelles choses et vous continuez.

Le but, ici, est de ne pas basculer trop souvent dans l’hiver, mais bien de se trouver le plus souvent possible dans les deux premières phases (été et automne), soit dans les quadrants supérieurs pour pouvoir bénéficier du niveau élevé d’énergie et de motivation. Et je dirais même que, dès qu’on sent du découragement, qu’on sent qu’on se rapproche de l’hiver, on se questionne avec ce cycle et on évalue nos émotions.

3. Comment le fait de se situer dans chacune de ces phases impacte-t-il notre capacité à gérer notre projet littéraire et notre motivation ? 

En fait, je pense que de déjà savoir qu’il existe ces 4 phases et que les émotions que nous vivons varient en fonction des phases, nous permet de mieux vivre ce changement de motivation, de moins se décourager et de ne pas baisser les bras. On sait que ça fait partie du processus créatif et que ce que l’on vit est temporaire. C’est sûr que si on est dans la phase « hiver » du cycle, nous vivrons les choses plus difficilement qu’en été et nous aurons du mal à rester motivés par notre projet.

Dès lors, je conseille de se questionner sur nos sources de motivations pour en tirer profit au besoin. On pourrait se créer une petite liste des choses qui nous font du bien, qui nous ressourcent (ex. faire un peu de yoga, sortir courir ou prendre l’air, parler au téléphone avec une amie, prendre un bon bain chaud, etc.), à faire en cas de démotivation. Cela nous permettra de nous sentir mieux, et de nourrir notre créativité, notre inspiration. Il ne faut pas oublier de prendre soin de l’auteur ou de l’auteure. Je crois que la motivation et l’énergie sont comme l’essence qui permet à l’auto de rouler. Quand l’un des deux fait défaut, l’auto tourne au ralenti.

Aussi, pour raviver la motivation intrinsèque (motivation qui vient de l’intérieur), il est parfois bon de se remémorer la vision initiale de notre livre qui nous anime :

  • Qu’est-ce que je veux faire avec ce livre ? Quels messages est-ce que je veux faire passer ? En quoi est-ce important pour moi de partager cela ?
  • Qu’est-ce qui m’a poussé à l’époque à me lancer dans ce projet d’écriture ? En quoi ce livre pourra-t-il aider les autres ?

Cela fait parfois du bien de visualiser notre objectif, pour raviver la motivation intrinsèque. Et si on est visuel et créatif, on peut même se créer un « vision board » (un tableau ou un grand dessin sur lequel on illustre notre livre idéal, on note des mots-clés qui nous inspirent, etc.), et ce qui nous allume dans ce projet.

Alors, vous reconnaissez-vous dans ce processus ? Dans quelle saison vivez-vous actuellement ?

Laisser un commentaire