Comment vulgariser ?

Vulgariser signifie, selon le dictionnaire Usito, « mettre à la portée du grand public, rendre accessibles des connaissances, des notions, des théories, etc., de différents domaines de savoir.»

Lors de la vulgarisation, soyez conscients que vos pires ennemis sont vos acquis (connaissances acquises). En effet, de nombreux professionnels utilisent au quotidien des concepts abstraits, des méthodes ou des termes qu’ils ont appris au courant de leurs formations. Pour ces derniers ces termes paraissent clairs, ordinaires et triviaux, alors que pour des non-initiés, ça ne l’est pas. Il faut donc vous questionner pour savoir si vous connaissiez ce terme avant de débuter vos études, soit avant que vous ne soyez expert dans votre domaine. C’est pourquoi, vulgariser n’est pas chose aisée. Par conséquent, voici nos conseils :

1. Rédigez votre texte/votre document en vous mettant dans la peau de votre lectorat cible 

Quelles connaissances détient-il du sujet?

Par exemple, si vous êtes éducateur spécialisé, est-ce que mon public cible sait quel est le rôle de l’éducateur spécialisé? Si j’utilise des termes tels que « Approche Multisensorielles » ou « modèle SACCADE », les ont-ils déjà entendus dans le passé et les comprennent-ils bien?

En bref, bannissez tous les termes scientifiques et le jargon propres à votre profession. En effet, ceux-ci ne sont pas accessibles à des non-initiés.

2. Soyez aussi attentifs aux subtilités des termes utilisés

Si vous offrez un service de conseil, consultation, coaching, accompagnement, votre client sait-il ce que ça signifie exactement?

Si vous employez des termes similaires tels que ceux présentés ci-haut, assurez-vous que les limites de chacun sont bien délimitées. Sinon, utilisez toujours le même terme afin de ne pas mélanger votre clientèle. Aussi, assurez-vous que ce sont des termes que vous pouvez utiliser pour décrire vos actes professionnels.

Soyez prudents si vous employez des termes courants qui ont une signification particulière dans votre profession, mais qui en ont une autre dans la vie de tous les jours pour un non-initié. Nous voulons faire référence ici aux termes tels que « traumatisme » qui sont des termes par rapport auxquels certains professionnels ont un fort bagage de connaissances acquises. Or, ce n’est pas nécessairement le cas pour votre clientèle cible. En ce sens, une clientèle n’ayant pas reçu, par exemple, de diagnostic de traumatisme ou en lien avec un traumatisme, pourrait se questionner à savoir : ai-je vraiment subi un traumatisme ? Peut-être que mon cas n’est pas si grave que cela ? ou même connaître une certaine gêne à se considérer comme « traumatisée ». De telles incertitudes pourraient faire en sorte qu’un client potentiel s’abstienne finalement de vous contacter puisqu’il aura jugé par lui-même que son cas n’est sûrement pas aussi grave que les autres qui ont recours à vos services.

Attention : une erreur à ne pas faire ici serait d’insérer une définition scientifique ou non « foolproof » dans vos communications. Ce type de définition n’aidera probablement pas davantage votre clientèle, une option plus intéressante serait plutôt de discuter des « symptômes » ou des faits concrètement vécus par votre clientèle. On penserait par exemple à : vous avez de la difficulté à rester debout, à vous déplacer, vous n’avez pas d’appétit, etc. ou votre enfant pleure et crie plusieurs fois par jour, il se change en petit monstre lorsque l’heure du coucher approche, etc.

☞ Une fois votre texte rédigé, nous vous conseillons de relire ce dernier et d’en ressortir la liste des termes spécifiques à votre domaine d’expertise qui s’y trouvent. Par la suite, tentez de trouver un équivalent dans des termes courants ou en mise en application concrète et d’intégrer ces derniers à votre texte.

3. Soyez concis et synthétiques

Ne rentrez pas trop dans les détails au risque de perdre vos lecteurs.

Aussi, venez-en aux faits rapidement et oubliez les raisonnements scientifiques complexes. (…)

4. Côté grammaire, pensez simplicité : sujet – verbe – complément

Et, une seule idée par paragraphe comme cité ci-dessus.

Après tout, il n’y a rien de plus difficile pour un client, que de tenter, par des relectures multiples, de retracer les éléments qui lui sont pertinents dans une communication alors que nous le savons si bien, parce que nous sommes nous-mêmes submergés par un flux quotidien et constant d’informations publicitaires, que le client n’a pas le temps de s’attarder plus que quelques minutes, voire même secondes – selon le media utilisé – à une publicité au travers sa journée qui se veut déjà trop remplie, entre le métro, le boulot et le dodo.

5. Donnez des exemples concrets afin d’illustrer vos propos 

Si vous voyez ce que nous voulons dire! 😉

Faites lire votre texte par un proche ou par un réviseur linguistique qui ne maîtrise pas le sujet afin de vérifier si votre texte l’intéresse et s’il est compréhensible pour un non-initié. (Évitez de tester votre texte sur votre conjoint(e), car ils sont souvent très au fait de ce que fait leur moitié).

En bref, retenons que pour vulgariser, il faut « s’adresser au public en imaginant que l’on parle à un proche non-initié, [ce qui nous] oblige inconsciemment à se focaliser sur l’essentiel, à trouver les bons mots et à utiliser un vocabulaire simple. »*

Sources :

*Genium360. (2017). 7 techniques de communication en matière de vulgarisation scientifique. Repéré à https://blogue.genium360.ca/article/actualites/7-techniques-de- communication-en-matiere-de-vulgarisation-scientifique/

Usito (2013), dictionnaire général de la langue française sous la direction d’Hélène Cajolet- Laganière, de Pierre Martel et de Chantal-Édith Masson, et avec le concours de Louis Mercier [site Web]. Université de Sherbrooke. Consulté le 19 avril 2020 (version 1586364412). https://usito.usherbrooke.ca/définitions/vulgariser 

**Le contenu de cet article est extrait du « Guide introductif à la communication de l’offre de service professionnelle » développé conjointement avec l’Institut Kara. La version intégrale du document est réservée aux membres de l’Institut Kara.**

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